Lost in translation (2003)

Deux êtres esseulés se croisent et se recroisent dans un hôtel de luxe à Tokyo. Un Bill Muray cinquantenaire (qui joue là pratiquement son propre rôle à l’époque) et une Scarlett Johansson en jeune mariée fraîchement diplômée. La rencontre entre la crise du déclassement tardif et celle du commencement flou de la vie d’adulte.

Dans ce petit bijou de subtilité et de délicatesse qu’est Lost In translation, Sofia Coppola confirme sa faculté à traduire la nature humaine sur la pellicule. Rien ne dépasse de ce film, pas de grandes déclarations, pas de grandes scènes d’émotion, pas d’effusions. Les personnages nouent une relation subtile et forte en même temps dans un Tokyo coloré et électrique.

Outre une interprétation et une mise en scène impeccables, ce film réussit à nous raconter une histoire d’ivresse émotionnelle, nous perdant dans les couloirs de l’hôtel comme dans les rues de la capitale japonaise. Le spectateur reste suspendu, jusqu’à la fin, à un dénouement que l’on devine pourtant. Un bouleversement intérieur filmé tout en retenue.